Les profanes sont favorables à l'utilisation de l'IA en médecine
Des chercheurs de l'ETH ont mené une expérience pour savoir comment les jurys évaluent la responsabilité des médecins lorsque ces derniers utilisent des intelligences artificielles.
Aujourd'hui déjà, l'intelligence artificielle (IA) assiste les médecins dans leur prise de décision. Cette évolution devrait gagner en importance, en particulier dans le domaine de la médecine personnalisée. Mais si de telles technologies donnent à l'avenir des recommandations d'action directes, des questions juridiques se posent également : quelle est l'influence de l'utilisation de l'IA sur la responsabilité des médecins en cas d'erreurs et de dommages humains ?
Expérience juridique
Des chercheurs de l'ETH du groupe d'Alexander Stremitzer, professeur de droit et d'économie, ont étudié cette question en réalisant une expérience pour le cas des jurys américains. Pour ce faire, ils ont demandé en ligne à un échantillon représentatif de 2000 adultes américains, qui pourraient théoriquement être appelés à siéger comme jurés, comment ils évaluaient la responsabilité d'un médecin après avoir lu l'un des quatre scénarios différents.
Les scénarios se distinguaient par deux paramètres : selon le scénario, le médecin suivait ou non la recommandation de l'IA et s'écartait ou non du traitement standard.
Celui qui s'oppose à l'IA n'est pas protégé
Les résultats sont particulièrement surprenants pour un scénario : un médecin ne se protège pas de la responsabilité s'il s'oppose à l'IA, même si celle-ci propose un traitement différent de la norme. Les auteurs de l'étude en concluent que les profanes (dont les jurys sont composés) ne sont pas aussi critiques envers une utilisation de l'IA en médecine qu'on le pensait jusqu'à présent.
Référence bibliographique
Tobia K, Nielsen A, Stremitzer A : Quand l'utilisation de l'IA par les médecins augmente-t-elle la responsabilité ? Journal of Nuclear Medicine 2021, 62 : 17. DOI : page externe10.2967/jnumed.120.256032